En pleine lumière sous les projecteurs, Ahmed Sylla, étoile montante de la scène comique française et figure de proue du grand écran, déclenche un tourbillon médiatique bien malgré lui. En tournée pour son one-man-show « Origami » et à l’affiche du film « Ici et là-bas », l’artiste fait une incursion dans le délicat débat sur le racisme en France. Ses récentes déclarations, aussi tranchantes que mal interprétées, ont embrasé le net.
Les mots qui dépassent la pensée
Dans un élan de sincérité peut-être mal mesuré, Ahmed Sylla a partagé son vécu et sa perception du racisme dans l’Hexagone. « Les gens qui se plaignent du racisme sont des victimistes « , a-t-il affirmé avant de nuancer, « Les Français au quotidien ne sont pas racistes… il y a des situations racistes, il y a des vrais problèmes, je ne le nie pas mais la plupart du temps, quand on sort dehors, on n’est pas confronté au racisme. » Des mots qui, une fois sortis de leur contexte, ont jeté de l’huile sur le feu des réseaux sociaux.
Une rectification sous le signe de l’émotion
Face à l’indignation et aux critiques, Ahmed Sylla a pris le parti de l’honnêteté et de la transparence. Il a utilisé son compte X pour présenter ses excuses, reconnaissant que ses propos, bien que sincères, étaient issus d’une vision personnelle qui ne reflète pas la complexité du sujet. L’humoriste a su reconnaître que son statut lui permet « d’éviter » certains situations racistes et que son « prisme individuel est donc biaisé (…) « Oui, il y a des racistes qui sévissent au quotidien et j’ai conscience que ce quotidien, je ne le vis pas (plus) comme mes semblables de par ma notoriété (…) C’était dans cet état d’esprit que je répondais à la question: là est mon erreur… », a-t-il ajouté. « Dans ma réponse, je parlais aussi du racisme systémique (…), je suis très conscient de l’existence des discriminations que rencontrent les gens au travail, pour accéder à un logement, pour se soigner, etc. »
Il exprime son mea culpa : « Je tournerai 7 fois ma langue dans ma bouche… Mon idée était de reconnaître qu’il y a du racisme dans notre pays, mais de ne pas essentialiser. » L’humoriste admet qu’il ne peut plus prétendre parler au nom de tous, sa renommée le préservant de certaines réalités amères : « le karma m’a donné tort à travers cette triste vidéo d’une femme qui fait face à l’islamophobie d’un homme. »
Un soutien inattendu
Alors que la tempête semblait à son apogée, l’artiste de 34 ans a affiché son soutien à une cause d’une grande importance. Sa voix s’est vue amplifiée par son appel à participer à la marche contre le racisme, l’islamophobie et pour la protection des enfants. Un geste qui rappelle que derrière les faux pas, Ahmed Sylla reste un homme engagé prêt à défendre les valeurs auxquelles il croit.
crédit photo : capture d’écran « C à vous »