Un an après la disparition de l’une des voix les plus emblématiques de la chanson française, un projet musical d’envergure voit le jour. Ce coffret exceptionnel, fruit d’une collaboration passionnée, permet de redécouvrir l’héritage musical d’une artiste qui a marqué plusieurs générations, tout en révélant des facettes inconnues de son répertoire.
Un héritage musical préservé avec passion
Le coffret « Françoise Hardy Blues : Intégrale Vogue 1962-1967 » arrive dans les bacs un an après le décès de l’artiste, survenu le 11 juin 2024. Cette collection précieuse offre un voyage musical complet à travers les premières années de carrière de la chanteuse.
Etienne Daho, admirateur de longue date et ami proche de l’artiste, a pris en charge la remasterisation de cette anthologie exceptionnelle. Le projet rassemble 217 morceaux soigneusement restaurés, dont 31 titres rares ou totalement inédits qui raviront les collectionneurs comme les nouveaux auditeurs.
Une collaboration familiale émouvante
Thomas Dutronc, fils de l’artiste, exprime sa satisfaction concernant cette collaboration avec Etienne Daho. « Nous avons pris toutes les décisions ensemble. Etienne considère ma mère comme la plus grande artiste », confie-t-il avec émotion.
Ce projet a également été l’occasion pour Thomas Dutronc de faire une découverte personnelle étonnante. En effet, il reconnaît n’avoir jamais vraiment écouté les premiers morceaux de sa mère avant ce travail de compilation.
Des interdits familiaux levés
La chanteuse imposait une règle stricte à la maison : ses propres disques ne devaient pas y être écoutés. Une forme de pudeur artistique qui a privé son fils de connaître pleinement les débuts de sa carrière.
« Il y’a des gens qui ont du pâté dans les oreilles », déplore Thomas Dutronc en évoquant la méconnaissance de certains artistes contemporains face à l’œuvre de sa mère.
Une redécouverte bouleversante
La plongée dans ces archives sonores a été une révélation pour Thomas Dutronc, agréablement surpris par la qualité des premiers enregistrements maternels.
« Ces titres sont fabuleux et bourrés d’émotion », confie-t-il, manifestement touché par cette redécouverte tardive du répertoire initial de Françoise Hardy.
L’héritage ignoré par certaines générations
Thomas Dutronc ne cache pas sa frustration face à la méconnaissance de l’œuvre de sa mère par certains artistes actuels. Il partage une anecdote révélatrice lors d’une cérémonie à la Sacem, où plusieurs rappeurs ignoraient totalement des classiques comme « Tous les garçons et les filles » ou « Mon amie la rose ».
Un dernier adieu marqué par la reconnaissance internationale
Le fils de l’artiste garde un souvenir ému de l’hommage populaire rendu lors des obsèques de sa mère au cimetière du Père-Lachaise. L’engouement international manifesté à cette occasion l’a profondément touché.
Thomas Dutronc analyse avec sensibilité ce phénomène : les admirateurs s’attachent d’abord à l’artiste à travers ses œuvres. Il évoque l’éthique de travail exceptionnelle de sa mère qui, selon ses mots, « a travaillé comme un moine dans sa cellule » pour offrir le meilleur d’elle-même à son public.
Ce coffret représente ainsi bien plus qu’une simple compilation : un témoignage vibrant du perfectionnisme et de la sensibilité d’une artiste majeure de la chanson française.
