
Le tribunal correctionnel de Paris examine depuis le 27 octobre 2025 une affaire de cyberharcèlement d’une ampleur considérable. Au centre de cette affaire : des rumeurs transphobes ciblant la Première dame de France, propagées par un réseau d’individus aux motivations douteuses. Le ministre de la Justice s’est exprimé avec fermeté sur ce dossier sensible.
Une campagne de désinformation orchestrée
Dix personnes comparaissent devant la justice pour avoir participé à la diffusion massive d’une rumeur prétendant que Brigitte Macron serait née homme. Cette théorie complotiste, qui s’est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, a franchi les frontières françaises pour atteindre une audience internationale.
Sur les ondes de RTL, Éric Dupond-Moretti a retracé la genèse de cette campagne de désinformation. La rumeur aurait émergé des allégations conjointes d’une prétendue journaliste et d’une médium, avant d’être amplifiée par des figures connues de la sphère complotiste.
L’implication de figures d’extrême droite
Le garde des Sceaux a pointé du doigt le rôle crucial joué par Xavier Poussard, personnalité associée à l’extrême droite, qui a relayé ces allégations infondées dans la publication « Faits et documents ». Ce média, où l’on retrouve les signatures d’Alain Soral et de Frédéric Châtillon, a servi de caisse de résonance à cette théorie.
« On part d’une pseudo journaliste et d’une médium qui racontent que Brigitte est un homme et qu’elle est son frère », a expliqué le ministre, dévoilant l’absurdité de l’accusation initiale.
Une internationalisation de la rumeur
La désinformation a rapidement dépassé les frontières françaises. Candace Owens, influenceuse américaine à l’audience considérable, a contribué à propager la rumeur aux États-Unis, lui conférant une dimension internationale.
Ce phénomène illustre la vitesse à laquelle une information non vérifiée peut désormais circuler à l’échelle mondiale, rendant le travail de démystification d’autant plus complexe.
Une stratégie politique sous-jacente
Pour Dupond-Moretti, l’objectif de cette campagne est transparent. Ces attaques visent indirectement le Président de la République à travers son épouse, une stratégie qui n’est pas sans rappeler des précédents historiques.
« Tout cela a été fait pour atteindre le président de la République, comme d’ailleurs des histoires de partouzes avaient été inventées et avaient affecté et touché Madame Pompidou, dans le but de toucher le président. »
La lutte contre le complotisme en question
Face à la prolifération de théories conspirationnistes, le ministre de la Justice a souligné l’importance d’apporter des preuves tangibles pour convaincre les personnes encore réceptives à la raison.
Il reconnaît toutefois les limites de cette approche avec certains groupes : « Il y a des irréductibles du complotisme. Il y a des gens qui pensent que le vaccin tue, il y a des gens qui pensent que la science est aux ordres de je ne sais qui et il y a un tas de dingos qui pensent que la Terre est plate, mais au moins, touchons les gens raisonnables ».
Ce procès pourrait établir un précédent important dans la lutte contre le cyberharcèlement et la diffusion de fausses informations visant des personnalités publiques.



