
Dans un contexte où le débat sur le droit à mourir dans la dignité peine à aboutir, une voix connue s’élève avec force. L’ancien grand patron des sports français, aujourd’hui gravement malade, interpelle directement le président de la République pour accélérer l’adoption d’une législation attendue par de nombreux patients en fin de vie.
Une lettre poignante au sommet de l’État
Face à la progression inexorable de sa maladie, Charles Biétry, figure emblématique du journalisme sportif et ex-directeur des sports de Canal+, vient d’adresser une nouvelle missive au chef de l’État. Cette démarche s’inscrit dans un combat personnel et collectif pour le droit à choisir sa fin de vie, alors que lui-même est atteint de la maladie de Charcot.
Ce n’est pas la première fois que Biétry interpelle Emmanuel Macron sur ce sujet sensible. Déjà en mai dernier, il lui avait écrit en des termes touchants : « Ma vie a été très belle, je voudrais que ma mort le soit aussi ».
Une impatience face aux lenteurs parlementaires
Dans cette nouvelle lettre ouverte, dévoilée par RTL, Charles Biétry s’associe au député Olivier Falorni pour dénoncer ce qu’ils qualifient sans détour d' »enlisement » des débats parlementaires.
Le message adressé à l’exécutif est clair : si le processus législatif continue de piétiner, les deux signataires demandent au président d’organiser un référendum avant l’été 2026 sur les textes de loi qui avaient été votés en mai dernier.
L’urgence d’une décision pour les malades
Le ton de la lettre traduit une véritable détresse : « Vous savez combien nous tenons à ce qu’une loi développant les soins palliatifs et permettant le droit à une aide à mourir soit enfin votée dans notre pays. […] Cela devient insupportable ! Les malades en fin de vie, eux, n’ont pas le temps d’attendre ».
Ces mots résonnent d’autant plus fort que la maladie de Charcot, qui affecte environ 8 000 Français, réduit considérablement l’espérance de vie, généralement à trois ou cinq ans après le diagnostic.
Un processus législatif au point mort
Si deux textes concernant la fin de vie ont bien été adoptés en première lecture au mois de mai, leur application concrète reste suspendue. Le premier texte législatif vise à renforcer les soins palliatifs, tandis que le second prévoit d’instaurer une « aide à mourir » sous conditions strictes.
La porte-parole du gouvernement a récemment précisé que ces lois seraient définitivement tranchées « avant l’élection présidentielle de 2027 » – un horizon temporel que les patients en phase terminale comme Charles Biétry jugent beaucoup trop lointain.
Le combat d’un homme face à la maladie
Pour l’ancien dirigeant sportif, cette bataille prend une dimension particulièrement personnelle. Confronté à une maladie neurodégénérative incurable, il incarne la voix de milliers de patients qui souhaitent pouvoir décider des conditions de leur fin de vie plutôt que de subir une dégradation progressive et douloureuse.
Cette démarche soulève à nouveau la question fondamentale du droit de chaque individu à choisir sa fin de vie, un débat qui traverse la société française depuis des décennies mais qui peine à trouver une traduction législative définitive.


