
L’Abbé Pierre, figure emblématique de la charité et de la lutte contre la pauvreté, voit son image une fois de plus ternie par des révélations troublantes. Après les accusations d’agressions sexuelles qui ont secoué l’opinion publique en 2024, un nouveau livre lève le voile sur un drame familial méconnu.
« En 1920, il a huit ans et apprend que la sœur de son père est condamnée pour avoir tué son mari »
Dans l’ouvrage « Abbé Pierre : la fabrique d’un saint », Laetitia Cherel et Marie-France Etchegoin révèlent un épisode sombre de la vie de l’Abbé Pierre. « En 1920, il a huit ans et apprend que la sœur de son père est condamnée pour avoir tué son mari », a confié Laetitia Cherel sur le plateau de Quotidien. Ce meurtre, commis par sa tante, a laissé une empreinte indélébile sur la famille Grouès.
Selon les autrices, le corps de la victime, dissimulé dans une malle ensanglantée, aurait été expédié par train de Paris à Nancy. Cette femme, loin d’être une inconnue, était une fervente défenseuse des idées féministes et prônait le matriarcat, ce qui a fait scandale à l’époque.
« Ce qu’il y a de sûr, c’est que ce n’est pas rien »
Après le drame, la tante de l’Abbé Pierre a été condamnée à 22 ans de prison et est décédée derrière les barreaux en 1931. Cette tragédie a profondément marqué la famille, issue d’une riche lignée d’industriels lyonnais. « Les domestiques quittent la maison, les sœurs de l’Abbé Pierre voient leurs fiançailles rompues… La famille est pointée du doigt dans tout le quartier », a ajouté Laetitia Cherel.
Henri Grouès, futur Abbé Pierre, a même essuyé de violentes insultes de la part de ses camarades de classe. Ces années éprouvantes ont visiblement influencé son engagement religieux par la suite. « Ce qu’il y a de sûr, c’est que ce n’est pas rien », a assuré l’écrivaine. Une bien sombre affaire qui continue de hanter l’héritage de l’Abbé Pierre.