
Le processus de vente aux enchères de la demeure de l’ancien homme d’affaires Bernard Tapie connaît un rebondissement inattendu. Une offre de dernière minute suscite la méfiance des autorités et bloque temporairement la transaction, révélant des zones d’ombre dans le monde des enchères immobilières de luxe.
Une surenchère contestée de 11 millions d’euros
La vente de l’hôtel particulier ayant appartenu à Bernard Tapie se retrouve aujourd’hui dans une impasse judiciaire. Le processus a été brutalement interrompu suite à une offre de 11 millions d’euros formulée par deux frères, dont la crédibilité est sérieusement remise en question.
L’avocat chargé de la vente, Me Vanessa Grynwacj, a officiellement confirmé la situation : « la validité de cette surenchère (a été) contestée par l’adjudicateur ». Cette déclaration marque un coup d’arrêt dans ce qui devait être la conclusion d’une vente très médiatisée.
Une société fantôme aux ramifications douteuses
L’enquête préliminaire a révélé plusieurs éléments troublants concernant l’offre contestée. L’avocate ayant soumis l’enchère représentait une entité récemment créée – en juillet 2024 seulement – baptisée Rockefeller.
Plus préoccupant encore, cette société est enregistrée au Delaware, territoire américain reconnu comme paradis fiscal, échappant ainsi à de nombreuses obligations de transparence financière.
Le principal actionnaire de cette structure se présente sous le nom de BlackRock & Vanguard Inc., une appellation qui semble vouloir capitaliser sur la notoriété de deux géants financiers mondiaux.
Des enchérisseurs au passé sulfureux
Les deux frères à l’origine de cette surenchère controversée sont loin d’être inconnus des services judiciaires.
Un duo déjà dans le collimateur de la justice
L’aîné, Mustapha F., fait l’objet d’accusations graves liées à des arnaques sentimentales et immobilières. Son frère cadet, Mounir, serait impliqué dans des affaires similaires, selon les éléments du dossier.
L’avocate qui les représente dans cette transaction serait quant à elle « connue comme le loup blanc dans le milieu des ventes immobilières aux enchères publiques » et se trouverait « dans le collimateur de beaucoup de monde ».
Une affaire pénale en cours depuis 2020
Une procédure judiciaire datant de 2020 vise déjà l’avocate et ces deux clients pour des faits qualifiés d’« escroquerie et blanchiment ». Cette information ajoute une dimension supplémentaire aux doutes entourant la légitimité de leur offre sur la propriété Tapie.
Conséquences pour la vente du bien immobilier
Suite au rejet de cette proposition financière douteuse, la situation évolue en faveur du précédent enchérisseur. Ce dernier pourrait désormais acquérir cette prestigieuse propriété pour 10 millions d’euros.
Ce montant représente une décote significative par rapport à l’évaluation initiale du bien, puisqu’il se situe 40% en-dessous de l’expertise immobilière établie. Cette situation illustre parfaitement les aléas propres aux ventes judiciaires de biens d’exception.



